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Hyper-compétitivité industrielle : l’orientation « Human centric »

Phénomène de «humanwashing », véritable enjeu stratégique ou pierre angu

laire de la transformation digitale?



L’industrie 4.0 dépassant la pure implémentation technologique, chahute, interroge, transforme business models, design organisationnels, processus industriels et la mutation des fonctions et métiers. Dans cette course effrénée à la captation de valeur sur l’intégralité de la chaîne pour rester compétitif, l’Homme a-t il un rôle à jouer, quelle est sa place et sa propre valeur ajoutée ?


« Le rôle de l’Homme dans le triangle Homme/machine/produit est en effet appelé à se modifier profondément » (Jaujard, 2015). Selon Memoli (2019)[1], peu d’études portent sur « les effets sociaux et organisationnels de ce nouveau paradigme ». Afin de pouvoir appréhender la complexité du sujet et de ses enjeux, une littérature dite « multiréférentielle » au sens d’Ardonio (1990) est donc à privilégier. L’enjeu est donc de saisir la place de l’humain et son rôle dans la gestion des tensions et paradoxes liés à la transformation numérique, en se gardant bien de toute posture déterministe au profit d’une approche par « la pensée complexe » (Camman et Touboulic, 2018). [1] Memoli Claude (2019), Voyage dans l’industrie du futur italienne. Transformation des organisations et du travail. Analyse de l’ouvrage pour L’orientation scolaire et professionnelle.

Que se cache derrière l’Industrie 4.0 ?

La digitalisation permettrait une « société plus fluide (…)libérée du cloisonnement (…) laissant le champ libre à l’innovation et la responsabilisation ». Joël De Rosny

« Les industries qui sont passées à une industrie du futur ont vu leurs revenus augmenter de 10%[1] grâce à la maintenance prédictive pour 48% et l’optimisation des processus de production pour 45% d’entre elles »[2] . Pour Gérard Rouquerol[3], la société du numérique est constituée de 3 mondes, le monde réel augmenté, le monde des intermédiaires numériques et celui de la connectivité. Et selon Frédéric Abbal[4] , cette disruption viendrait » quant à elle d’une remise en cause des frontières sectorielles où l’on observe la prééminence de celui qui fournit le service digitalisé sur celui qui fabrique le produit [5] ». Dans le secteur industriel comme ailleurs, cette « digitalisation » recouvre des réalités très diverses[6] qui seront décrites plus loin.


Cette 4ème révolution [7]que Brynjolfsson et MacAfee [8] compareront à celle du 19ème, semble caractérisée par la fusion entre internet et les usines, permettant une connexion multidimensionnelle. Et contrairement à certaines croyances[9], l’industrie numérique ne correspondrait pas à « une extension du champ d’application du lean manufacturing mais propose bien une autre manière d’organiser le temps et l’espace de production et du travail ». De quoi est-il question exactement?


D’après une étude récente de KPMG, le marché mondial des nouvelles technologies appliquées au secteur industriel, aurait en effet atteint plus de 200 milliards en 2019, augmentera de 60% pour atteindre 320 milliards et plus de 30 milliards d’objets connectés dans le monde, soit 3 fois plus que d’êtres humains fin 2020.

Depuis 2015 l’Alliance française Industrie du Futur a fait de la transition numérique des entreprises industrielles un axe prioritaire accompagnant « les entreprises et organisations[10] devant faire face à, l’injonction d’évoluer vers cette industrie du numérique, au foisonnement des technologies et à une incertitude exacerbée par les dernières crises qui ne cessent de redistribuer les cartes ».


Pour l’ANACT [11] (2019), l’enjeu industriel repose sur le fait de gagner en compétitivité, réactivité et flexibilité ; une hyper-compétitivité basée sur une innovation digitale quadruple concernant l’offre, l’organisation, les applications informatiques et les postures[12] . Qui dit posture, dit Homme.

Quelle est donc justement sa place au sein de l’usine du futur? » L’homme au coeur de l’usine » ne serait pourtant devenu qu’un concept marketing si l’on en croit Laurent Manach[13] . L’orientation « Human centric », phénomène de « humanwashing », véritable enjeu stratégique ou pierre angulaire de la transformation digitale?

[1] Etude Pwc 2018 [2] Selon le groupe Vinci [2], les avantages de l’usage de ces technologies du futur permettraient en effet une production plus flexible, une traçabilité plus poussée, une sécurité accrue, une scénarisation du cycle de production et l’optimisation des consommations par l’efficacité énergétique. [3] Roucairol Gérard, Bitard Pierre (2018), Les cahiers du futur Pour une politique industrielle du numérique [4] Président du GIMELEC, https://gimelec.fr [5] Https://www.vinci-energies.com/cest-deja-demain/pour-une-industrie-intelligente/lusine-du-futur-sera-autonome [6] Https://www.usinenouvelle.com:article/l-humain-cherche-sa-place-dans-l-usine-du-futur.N819365 [7] Le concept même « d’industrie 4.0 » venant des allemands, met l’accent sur un enchaînement chronologique, trois révolutions industrielles l’ayant en effet précédée : la 1ère au XVIIIème siècle avec la production mécanique, la 2ème au XIXème avec la production de masse et enfin la 3ème milieu XXème avec la production automatisée. [8] Autissier David, Johnson et Mouton Jean-Michel, La conduite du changement pour et avec les technologies digitales, article du CAIRN, 2014 [9] Https://www.cairn.info/revue-realites-industrielles-2016-4-pages-51.html [10] Https://www.cairn.info/revue-realites-industrielles-2016-4-pages-51.html [11] ANACT, Revue de projet (2019), industrie 4.H : facteurs humains & industrie du futur [12] Autissier David, Johnson et Mouton Jean-Michel, La conduite du changement pour et avec les technologies digitales, article du CAIRN, 2014 [13] Directeur du pôle compétitivité EMC2

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